A BATONS ROMPUS AVEC JEAN-BOSCO KAYOMBO DG DE LA SNEL SA

« LA POPULATION DOIT PROTEGER LES INFRASTRUCTURES DE LA SNEL »

DPM : Monsieur le Directeur Général, pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs ?

GDG SNEL : Merci. Je m’appelle Jean-Bosco KAYOMBO KAYAN. Je suis le DG de la Société Nationale d’Electricité (SNEL). Donc suivant les statuts de la SNEL, la SNEL est une société anonyme dont l’Etat congolais est l’actionnaire unique. Et la SNEL SA est gérée suivant les statuts conformes aux droits OHADA et a un Conseil d’Administration ou l’Assemblée Générale où l’Etat unique actionnaire est représenté.

Enfin, il a le Conseil d’Administration qui est composé du Président du Conseil d’Administration et de 8 Membres Administrateurs. Et moi je suis le Directeur Général secondé d’un Directeur Général-Adjoint.

DPM : Depuis que vous êtes aux affaires, quelles sont les grandes réalisations avec effets directs sur l’économie nationale et la population Congolaise ?

G SNEL : Merci beaucoup pour la question. La SNEL SA est très vaste. C’est la Société Nationale d’Electricité comme l’indique son nom. Cette société a une couverture nationale. Mais c’est une entreprise qui a connu beaucoup de problèmes dans le passé. Surtout que son outil de production a été devenu très vétuste y compris son réseau. Il a fallu donc faire certaines actions de façon à récupérer d’abord la puissance installée en réhabilitant les centres de production. Ce qui a été fait.

Et aujourd’hui, pratiquement Inga II est presque totalement récupéré bien qu’on ait encore quelques machines à réhabiliter. Alors que toutes les machines de Inga I sont en service comme jamais au paravent. Et au niveau des autres centrales hydroélectriques, la récupération est en cours.

Maintenant, nous entamons une grande action, celle de réhabiliter et de mettre en conformité les réseaux de distribution afin de fiabiliser

la desserte en énergie électrique à la population. Et nous devons

maintenant comme l’oblige la loi, placer des compteurs à prépaiement à tous nos abonnés de façon à ce qu’ils puissent payer l’énergie réellement consommée et au juste prix.

DPM : Qu’est-ce-qui fait qu’avec le barrage d’Inga, les Congolais sont dans le noir pendant que notre énergie électrique est exportée vers la Zambie et la République du Congo Brazzaville ?

DG SNEL : Non ! C’est-à- dire qu’il y a quelques années, la puissance installée était supérieure à la demande de nos consommateurs. Et la SNEL SA vendait l’énergie excédentaire en Afrique Australe. Elle vendait cela en Zambie, en Afrique du Sud et au Congo Brazzaville. Mais dans l’entretemps, la demande interne a augmenté. Surtout avec le boom minier qu’on a eu au niveau de la province du grand Katanga. Les sociétés minières et précisément la Gécamines à l’époque consommait plus ou moins 200 mégawatts. Mais aujourd’hui,    de nombreux miniers qui sont là consomment entre 700 à 800 mégawatts. Donc cette demande ayant beaucoup augmenté et que nous n’avons pas investi dans la construction des nouvelles centrales.

Nous nous retrouvons maintenant dans le sens inverse: c’est la SNEL SA qui importe maintenant de l’énergie électrique de la Zambie et de l’Afrique Australe pour alimenter ces sociétés minières et pouvoir combler le déficit que nous avons connu.

DPM : Monsieur le DG, que répondez-vous à ceux de nos compatriotes qui soutiennent que le déficit en énergie électrique serait de 500 mégawatts ?

DG SNEL : Effectivement, un déficit est évalué ou est estimé

par rapport à la demande qui est réellement exprimée. Le déficit est là et il se manifeste et on le sent. Par exemple dans la ville de Kinshasa qui s’est agrandie dans moins de 10 ans où le nombre de

la population est passé presque de 3 millions à plus de 15 millions. Sans oublier ces immeubles qui poussent comme des petits champignons (boom immobilier), etc. Donc la consommation en termes d’énergie électrique a certainement augmenté.

La demande est devenue importante et c’est comme cela qu’il y a des délestages, parce que nous sommes en déficit. Donc, nous devons aujourd’hui investir dans des nouvelles infrastructures et dans d’autres sources de production comme le solaire et le thermique, le fuel, le gaz (la mix énergétique) pour essayer de rattraper ce retard en attendant l’avènement de Inga III.

DPM : Monsieur le Directeur Général, vous avez évoqué, « délestage ». C’est quoi pour nos lecteurs ?

DG SNEL : En tout cas le délestage n’est pas un mot magique ou un terme inventé par la SNEL. Le terme délestage existe avec l’humanité. Ça signifie tout simplement « jeter du lest ».

Donc dans les premiers ballons qui allaient monter dans le ciel, on mettait dans la nacelle du lest. Et comme plus on montait, plus on jetait du lest pour équilibrer le poids. Et cet équilibrage s’appelait délestage. C’est de la même façon avec l’électricité.

Quand la production et la demande ne sont pas équilibrées, il faut délester pour équilibrer l’électricité sinon nous allons tout perdre. C’est- à-dire au lieu de perdre toute la ville Kinshasa, la SNEL SA est obligé de distribuer d’une manière rotative, le peu que nous avons à la production. Donc l’opération de délestage est une opération liée au déficit. Tant que le déficit sera là, nous serons obligés de délester ou de rationner.

C’est exactement comme des gens qui veulent monter une montagne avec un camion trop chargé. Et

si le moteur n’est pas capable de supporter cette charge ou le poids, on doit délester le camion ou on exige aux passagers à bord de descendre pour alléger le camion pour qu’il puisse monter. Si on n’allège pas,

on ne saura pas monter, le moteur va brûler, il va se calciner. C’est pareil avec l’électricité. En clair, le délestage est une opération de routine pour équilibrer la production disponible avec la demande.

DPM : Monsieur Jean-Bosco Kayombo Kayan, votre dernière mise en place fait encore parler de vous en bien dans l’opinion. Quel en a été le secret ?

DG SNEL : Moi je peux dire que j’ai de la chance pour avoir été fait longtemps dans la maison au point que je connais presque tout le monde. Trente ans durant, j’ai vu et vécu tous les grands moments de la SNEL SA et les hommes qui y prestent. Ce qui fait que mon choix a été beaucoup axé sur la compétence. Ce qui a fait que la mayonnaise réussisse au point de requérir l’unanimité au sein de l’entreprise.

DPM : Monsieur le DG, la SNEL SA venait d’innover en mettant sur le marché, le “ Compteur à prépaiement ”. Quels en sont les avantages pour le consommateur autant que pour la société ?

DG SNEL : Vous n’êtes pas sans le savoir que la technologie évolue avec le temps. Aujourd’hui la loi nous oblige de payer l’électricité au juste prix et de mettre le compteur calibré chez tous nos abonnés. Donc le compteur doit mesurer la quantité réellement consommée par l’abonné. Et l’abonné doit payer le juste prix de sa consommation réelle. Le compteur à prépaiement évite à l’abonné, aujourd’hui, avec tous les accessoires (compléments) que nous allons mettre en place, d’aller faire la file au guichet de la SNEL SA pour payer sa facture. Donc, l’abonné peut gérer lui-même sa consommation et payer quand il veut, par des moyens électroniques, etc.

En termes clairs, l’abonné gère lui-même sa consommation avec le compteur à prépaiement. Et ceci facilite la tâche et à l’abonné et à la Société Nationale d’Electricité. Imaginez-vous que nous avons plus d’un million d’abonnés dans la seule ville de Kinshasa.

Si on avait un compteur dans chaque habitation, donc nous devons faire chaque mois, 1 million de relevés au compteur. Et ceci nous prendra assez du temps et ça nous évite l’intervention humaine. Donc le système du compteur à prépaiement est un compteur automatique qui fait à la fois la mesure du courant consommé et qui permet à la fois de faire la facture et de payer.

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REALISEE PAR

JOHN PAUL MAJEPA

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